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La Grande Popote

Sortie de résidence au CDN Le Préau à Vire

après une résidence au cœur des collèges du 9 au 20 avril 2018 / Grande Popote le 22 juin 2018

 

 

Rencontrer 350 élèves sur 10 jours de résidence autour d’Une tête brûlée sous l’eau.

Quel dispositif invente-t-on pour relever ce beau challenge ?


« À la récré, à la récré à quoi pourrait-on jouer… » dirait Anne sylvestre. Et en classe à quoi jouons-nous en premier pour permettre à la magie du théâtre d’apparaître… ? Permettre au théâtre de devenir palpable, charnel, qu’il s’éveille à la sonnerie de huit heures et demi… Des formes toutes simples pour commencer ; un cercle, des « Zip !» des « Zap !» des marches à aborder, des bulles invisibles à exploser… Et pourquoi pas un peu de mime, quelques comportements excessifs et attitudes démesurées, puis ça y’est, le théâtre arrive, il est là, grandiloquent, des personnages commencent à pointer le bout de leur nez. Rouge le nez ? Peut-être.
 

Accueillir les enfants dans un espace de jeux, c’est le premier rendez-vous de la journée. Et déjà il est 10h30, c’est l’heure de la pause pour tout le monde. « Oui les enfants ! C’est ça, allez courir, vous dégourdir les pieds ! Ne revenez pas trop fatigués surtout.! Après la pause café, on entame la deuxième étape ! » La pièce et ses enjeux. Divers exercices sont proposés, chaque acteur, à sa manière, tente une approche : dans une des salles, on déclame, on parle fort, sans s’arrêter, avec panache, le but étant de raconter un exploit héroïque puis de le jouer, c’est audacieux ! De l’autre côté du couloir on tente de danser un slow en se regardant dans le blanc des yeux et tout ceci sans rigoler… Et juste en dessous, on essaye de marcher mais on a le mal de terre, ça zigzague, parfois, on tombe, il faut nous pardonner, ce sont nos premiers pas sur la terre et nous sommes toutes des sirènes…  

 
12h30 : Ravitaillement des troupes ; cantine, pain, yaourt, récré, puis les enfants repartent dans leur salle, travailler avec leur professeur, et nous, les acteurs, allons répéter de notre côté, pendant deux petites heures autour du texte. Personne ne chaume.

15h30 : rassemblement, c’est l’heure, pour nous équipe artistique, de la répétition ouverte.

Apparaît un public, un espace scénique et un extrait à travailler devant de grands yeux curieux. Les enfants sont installés sur des chaises, tables, tatamis. Travailler en « Live » avec des enfants, c’est surmonter la peur du « crash test », et par ce fait briser le sacré. En faire des éclats et le partager à l’heure du goûter, le rendre accessible à tous. Balayer les miettes du pompeux d’un coup de réverbère. Rendre au peuple ce qui n’appartient pas à César, en prouvant que le théâtre n’est pas un endroit noir, obscur, trouble, nul besoin d’un mot de passe savant pour y avoir accès.


Cette résidence au cœur des collèges nous a permis d’acquérir une liberté supplémentaire au sein de la création. Nous avons envisagé cette expérience riche et vivace comme un laboratoire précieux où artistes et élèves ont construit ensemble les piliers de ce sur quoi Une tête brûlée sous l’eau se bâtira. La prochaine étape, le 22 juin, consiste à continuer cette aventure en rassemblant toutes les troupes autour de diverses propositions artistiques, les péripéties continuent…

Mélissa Zehner, le 26 avril 2018

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